La designeuse vient de remporter l’appel à projets pour la réalisation des chaises de Notre-Dame de Paris. Pour V’mag, elle revient sur son parcours et sa jeunesse à Vertou.
Comment avez-vous été sélectionnée ?
Fin 2022, le ministère de la Culture a proposé une liste de cinq noms où je figurais et je me suis retrouvée en finale avec l’agence de Patrick Jouin. On a souvent été en concurrence sur d’autres projets. Je suis un peu son poil à gratter (rires). Nous devions réaliser des chaises empilables, silencieuses, confortables, légères et qui s’attachent entre elles pour créer des rangées… Fin juin 2023, nous avons présenté un prototype fonctionnel pour que le jury puisse apprécier son confort. C’est l’archevêque de Paris qui a fait le choix définitif.
Petit Poucet de la compétition, qu’est-ce qui a fait la différence ?
J’ai été interpellée par le rythme des colonnettes et l’enchaînement des arches de la cathédrale. J’ai souhaité réinjecter la douceur de Notre-Dame dans cette chaise à barreaux aux lignes courbes et aux sections cylindriques. Son dossier est légèrement abaissé pour que les fidèles puissent l’utiliser comme prie-Dieu. Je me suis associée à l’entreprise Bosc, chaisier de père en fils depuis trois générations dans les Landes, pour répondre à l’appel d’offres. Nous avons choisi du chêne massif pour faire écho à la forêt de la cathédrale (la charpente, NDLR). Nous allons produire 1 500 chaises pour l’inauguration prévue le 8 décembre 2024. C’est un grand défi, mais comme tous les artisans qui participent à sa rénovation, nous sommes très fiers d’avoir été sélectionnés.
20 ans de design industriel, quel beau parcours !
Diplômée de l’école de design Nantes Atlantique en 2002, j’ai successivement travaillé pour Camper, George J. Sowden et Ronan & Erwan Bouroullec. En 2011, j’ai ouvert mon propre studio. La petite lampe Binic que j’ai créée, inspirée par les manches à air, a rencontré un beau succès. Elle m’a ouvert la voie vers de nouvelles collaborations. Lorsque la SNCF a lancé en 2013 la rénovation de l’intérieur du TGV, Binic figurait sur son carnet d’inspiration. Elle m’a alors confié le dessin de la lampe qui orne maintenant les carrés voyageurs.
Envie d’en savoir plus sur sa jeunesse à Vertou ? Découvrez la suite du portrait dans le Vertou Magazine d’octobre, page 5 !
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