Originaire de Maisdon-sur-Sèvre, Anaïs Bonamy, 21 ans, poursuit sa troisième année en études de droit. Elle aime le sport, sortir avec ses amis et passer du temps avec sa famille. À première vue, Anaïs a tout d’une jeune femme de son âge, à ceci près qu’elle porte fièrement autour du coup, la médaille d’or de Championne du Monde de Kayak Polo, remportée il y a quelques semaines en Chine.
Tandis que les collégiennes font traditionnellement de la danse, du basket ou du tennis, Anaïs donne ses premiers coups de pagaie sur les traces de sa sœur ainée, Flavie, qui fait déjà partie des quelques rares licenciées de Kayak Polo. Très rapidement Anaïs se passionne pour ce sport méconnu qui allie l’adresse et la technicité du Kayak à un jeu de ballon proche du Waterpolo, mais avec un but perché à 2 mètres de la surface de l’eau ! On y joue à 5 contre 5 sur un plan d’eau, un lac ou une piscine d’au moins 22×35 m. Anaïs débutera sa carrière de poloïste au sein du club de Château-Thébaud avant de rejoindre quelques années plus tard le CKV, à Vertou !
De l’entraînement beaucoup, des sacrifices aussi, de compétitions en compétitions, Anaïs n’a qu’une idée en tête : la sélection en équipe de France. En 2022, son vœu est exaucé et Anaïs participe à ses premiers championnats du monde avec l’équipe filles U21, à Saint-Omer. La première marche du podium sera trop haute pour cette première participation ; qu’à cela ne tienne, la sportive va redoubler d’efforts pour 2024, elle vise l’or à Dequing, en Chine. Cette seconde participation aux championnats du monde sera la bonne !
Malgré les péripéties d’avion en retard, de valises restées à Londres, cette compétition à plus de 8 000 km restera gravée dans sa mémoire. « C’était mon premier voyage en Asie, tout est tellement différent là-bas, et du côté de l’organisation c’était super, nous étions prises en charge comme si on était des athlètes aux JO ! », sourit Anaïs (il n’y a pas de joueurs professionnels en kayak polo. ndlr). Le jour de la finale, contre les Espagnoles, Anaïs va tout donner, et s’offrir en prime un doublé. « Au kayak polo même s’il n’y pas de poste fixe, disons que je suis plutôt quand même la gardienne, et j’ai réussi à un moment du match à doubler mon adversaire, je reçois une passe, et je finis toute seule devant le but où il n’y avait pas de gardienne et je marque, et je vais faire ça à deux reprises ! »
De retour près de sa famille et de ses amis, Anaïs a de nouveau célébré son titre en or, avant de replonger la tête dans les révisions pour les partiels. Anaïs sait qu’à 21 ans, c’est déjà la fin pour rester en équipe U21. Il faudra bien un jour lâcher les pagaies pour enfiler sa robe, sa robe d’avocate, un nouveau défi, et un autre rêve d’Anaïs, même si elle peut tenter les sélections pour être prise en équipe de France Senior Dame…
