Elsa a tout juste 7 ans le jour où elle monte à la corde lisse non pas 1,50 m, comme demandé par son enseignant, mais jusqu’en haut… Sa maman qui accompagne cette sortie interscolaire multisport devine aussitôt qu’Elsa n’a pas le vertige, qu’elle a une agilité hors norme dans les bras et dans les jambes et surtout qu’Elsa a pris beaucoup de plaisir à cette fulgurante grimpette. Grimper ? Et si Elsa faisait de l’escalade ?
Elsa est malvoyante de naissance mais escalader une paroi avec un entraîneur au sol pour la guider « à l’Horloge », en mode « main droite à 14h, pied gauche à 7 » c’est possible ! Alors Elsa prend ses premiers cours loisirs à Altissimo, à Saint-Sébastien-sur-Loire. Elle y restera 4 ans avant de rejoindre le club Rez’in&Roc de Rezé pour mixer cours de loisirs et cours de perfectionnement. À partir de la 6e, la collégienne commence les premières compétitions, avec les valides. Et la compet’, Elsa, elle aime ça : « On rencontre d’autres passionnés d’escalade, et puis il y a l’adrénaline de vouloir gagner ! ». Alors, pour passer à la vitesse supérieure et se préparer à ses premières compétitions de para-escalade, Elsa saute le pas en rejoignant le club d’escalade de l’ASPTT Nantes.
Nous sommes en 2024, Elsa a 15 ans et des rêves plein la tête : de compétitions à l’international, de médailles… Dès le mois de juin de cette même année 2024, ce sera chose faite avec une médaille d’argent autour du cou pour sa première participation à la coupe du monde para-escalade à Innsbruck en Autriche… de quoi cette fois-ci être repérée aussi par la TEAM 303, qui accompagne les athlètes paralympiques des Pays de la Loire avec du matériel adapté et des aides pour leurs déplacements et compétitions.
Depuis cette année, Elsa, de nouveau championne de France, a rejoint la très sélective liste des sportifs de haut niveau, avec en ligne de mire un rêve encore plus grand : les JO et Jeux Paralympiques de Los Angeles en 2028. D’ici là, elle aura déjà beaucoup voyagé, à Salt Lake City, (il y a quelques semaines, juste avant le bac de français), ou encore Innsbruck en juin, et peut-être à Séoul, à la rentrée.
Comme toutes les jeunes filles de son âge, Elsa jongle entre son sport « 3 entraînements par semaine, plus la préparation physique, plus les compétitions le week-end », les copines « avec qui je fais aussi du sport », et le lycée Briacé du Landreau, « où j’étudie pour me diriger vers un métier dans l’agriculture, notamment avec les animaux ». Bref un emploi du temps chargé qu’elle résume avec le sourire par un « Oui, c’est du sport ! » mais pas de quoi effrayer cette jeune Vertavienne qui, à chaque paroi escaladée, touche les étoiles !
