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Mémoires : La pêche à la civelle

Publié le 10 Avr 2024  | Mise à jour le 10 Avr 2024
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Vendu entre 200 et 400 € le kg aux mareyeurs, cet alevin de l’anguille, offert par la nature en surabondance dans la Sèvre, était librement et largement pêché par bon nombre de Vertaviens qui savaient « en faire bonne chère » ! Quelques souvenirs anecdotiques de nos aînés témoignent d’un mode de pêche bien particulier !

• Gérard MONESTIER, né en 1938
« Quand c’était la saison, mon père pêchait des civelles à la Chaussée sur l’écluse. J’ai participé à ces pêches. Il y avait beaucoup de monde. J’ai le souvenir des lampes à carbure [….] C’était assez épique, les gens avaient pratiquement tous leurs lampes à carbure qui, si elles tombaient dans l’eau, explosaient au bout de quelques minutes ! Parce que le carbure avec l’eau, cela devient un gaz qui explose sous la forte pression. J’ai connu les premiers gars qui avaient des piles électriques et quand elles tombaient dans l’eau, c’était marrant parce que depuis l’écluse, on voyait la lumière de la pile. […] Les civelles montaient et elles arrivaient à passer l’écluse même quand elle était fermée. Les gars étaient là avec des tamis, ils prenaient des civelles. Mon père les mettait dans de l’eau vinaigrée ce qui les nettoyait impeccablement. Il les récupérait après avec un friquet, une écumoire. Et puis, progressivement, il les faisait cuire dans une marmite au court-bouillon avec du thym et du laurier. Et puis après, on les dégustait en vinaigrette quand elles étaient froides. Quelquefois, il les faisait à la poêle à frire un peu. »

• Marie-Louise FOURNET, née en 1927
« J’adorais aller à la pêche avec mes parents. […]. On pêchait des petits poissons plats et on les cuisait à la poêle. Ils étaient comme croustillants. […] On avait des asticots ou des vers de terre. Mon papa mettait une pâte au fond de l’eau pour attirer les poissons. Il y avait de la pomme de terre et du pain et une espèce d’herbe pour maintenir la pâte au fond. […] On pêchait aussi de petits gardons. J’aimais bien quand mon père allait à la pêche à la civelle mais il ne fallait pas être vu parce que c’était interdit. […] Ça se faisait de nuit. Il regardait les marées. La civelle passait à la montée de la marée. J’avais toujours peur que mon père tombe dans l’eau. […] Il avait un tamis, des filets. Et puis après, maman les nettoyait avec plusieurs eaux, bien longtemps. Et puis après, elle faisait cuire ça. Ça faisait un genre de court-bouillon avec un petit peu de lait qui cuisait la civelle. Quand elle était bien cuite et tout, elle mettait ça dans un saladier avec de l’huile et du vinaigre, bien brassé, sel,
poivre. C’était délicieux ! »

• Claude MONTEIX, né en 1930
« Juste après la guerre, lorsque sont arrivés les pêcheurs professionnels, on savait quand c’était la marée et je ne vous dis pas le boucan ! Ils avaient un tamis de chaque côté et quand ils remontaient le courant, […] les moteurs des bateaux faisaient du bruit la nuit. Sur la Sèvre, cela résonne automatiquement et cela nous réveillait ! Autrement, notre Sèvre était vivante. Il y avait des chalands qui livraient le sable. Les gens se promenaient en bateau il y avait toujours un mareyeur qui se trouvait à Vertou en général à la Chaussée.»

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