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Rencontre croisée entre Rodolphe Amailland, maire de Vertou, et Michel Bassompierre

Publié le 8 Oct 2024 | Mise à jour le 25 Oct 2024

C’est officiel. Du 15 novembre 2024 au 23 février 2025, Michel Bassompierre, artiste prestigieux sur le marché de l’art international, nous partagera sa galerie d’animaux à ciel ouvert, dans quelques lieux choisis à Vertou. Les visiteurs pourront découvrir seize sculptures monumentales : ours, panda, gorille… mais aussi une trentaine de pièces au Moulin Gautron. Tout un bestiaire pendra vie à Vertou, suivi d’une conférence sur l’environnement.

Rodolphe Amailland, maire de Vertou : Michel Bassompierre, pourquoi avez-vous choisi Vertou ?
Michel Bassompierre, sculpteur animalier : J’ai découvert Vertou, il y a 40 ans, avec le sculpteur René Robin. C’était une personne très humble, mais vraiment très douée. J’expose en France et à l’étranger et il fallait quand même que je présente mes œuvres dans la région. Donc je me suis dit, pourquoi pas Vertou ? Parce qu’il y a tout, c’est « vers tout » et c’est vert, donc c’est la nature. Et puis, je connaissais un petit peu l’esprit de la ville, l’esprit de son maire donc c’est pour ça que j’ai choisi la commune.

R.A. : Pourquoi se spécialiser dans l’art animalier ?
M.B. : Mon père était scientifique, ma mère était artiste plasticienne. Elle faisait du dessin de chirurgie dans les blocs opératoires pour illustrer les livres des professeurs de médecine. Mon père avait ses entrées au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris, en tant que géologue. Il m’emmenait avec lui et il y avait cette salle où l’on voyait tous ces grands dinosaures, ces squelettes. Dehors, il y avait le Jardin des plantes et puis le zoo de Vincennes et ainsi, j’ai découvert le monde animal. Et pourquoi le dessin, la sculpture ? Peut-être c’est le côté scientifique par mon père et le côté artistique par ma mère. J’ai toujours dessiné. Il y a un rapport à l’animal et à la nature qui est très fort en moi.

R.A. : Quel est le premier animal que vous avez sculpté ?
M.B. : Quand j’étais aux Beaux-Arts, un cirque d’hiver et sa ménagerie étaient installés tout près. Il y avait un ours, et je l’ai dessiné, je l’ai modelé. L’artiste animalier a besoin d’avoir l’animal auprès de lui pour voir comment il vit, il bouge. Quand on me demande combien de temps il faut pour faire une sculpture, je dis qu’il faut 50 ans. 50 ans d’études pour comprendre la morphologie de l’animal et appréhender la sculpture. La sculpture, ce n’est pas qu’une simple représentation, c’est une analyse en trois dimensions.

R.A. : Et le dernier animal ?
M.B. : Le manchot empereur pour l’exposition au musée Océanographique de Monaco. Sinon, le panda. Il fait partie des ursidés très compliqués à faire. La tête du panda est très particulière. J’ai besoin de comprendre son crâne pour le sculpter. Sous mes cheveux, on est quatre à travailler. Il y a l’animalier, qui connaît l’animal, son fonctionnement, puis l’anatomiste, qui comprend toute l’articulation, la charpente interne, ensuite le dessinateur, qui donne l’esprit de la sculpture, et enfin le sculpteur. C’est celui qui donne la vie.

R.A. : Après Monaco et Miami, avant New York et Cannes, Vertou accueillera la plus grande exposition que vous ayez jamais organisée, ce n’est pas mal finalement ?
M.B. : J’aime Vertou, l’esprit de la commune, l’esprit des gens. Ce n’est pas très loin de mon atelier donc ça limitera le nombre de camions. Parce que les œuvres sont monumentales quand même. Il y aura seize pièces monumentales dans la ville dont une qui fera quatre mètres de haut. Dans le Moulin Gautron, j’exposerai une trentaine de pièces, bronze, marbre… Je vais également reconstituer mon atelier, ce qui permettra de voir l’évolution du dessin à la création sculpturale.
Parallèlement, je ferais venir des conférenciers, des glaciologues, des cinéastes, des experts dans le domaine de l’environnement.

R.A. : Quel est votre plus grand bonheur quand vous voyez les enfants, mais aussi les adultes venir admirer vos œuvres ?
M.B. : Cela me surprend toujours. Je fais des choses qui sont belles pour moi et quand je vois les autres qui regardent avec plaisir, je suis toujours un peu surpris, mais parce que c’est mon côté ours. Je me cache pour pouvoir travailler. Les oiseaux se cachent pour mourir, les ours se cachent pour vivre, donc pour créer, je me suis souvent caché.

R.A. : En tout cas, nous sommes ravis de vous accueillir à Vertou, avec cette sincérité mais aussi cette simplicité qui vous caractérise. Et faire de ce moment, un moment de communion avec tous ceux qui ont envie de parler d’art, de parler de nature et tous ceux qui ont envie de profiter de ce magnifique artiste que vous êtes, enraciné dans le territoire du vignoble nantais. Merci Michel Bassompierre.
M.B. : Avec plaisir, monsieur le maire et je vous remercie
de m’accueillir.

Retrouvez l’intégralité de l’interview en cliquant ici !

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