Issu du vieux français desport qui signifie s’amuser, se divertir, le mot sport entre dans le dictionnaire de l’Académie française en 1878. Historiquement il désigne un ensemble de loisirs mondains parmi lesquels les courses de chevaux, le polo, le golf, la chasse à courre, l’escrime, le canotage, le bain. Une minorité (aristocrates, industriels et bourgeois) se distingue socialement par sa pratique et lui confère des fonctions hygiénistes, esthétiques et morales.
Le XIX siècle
subit l’influence anglaise. Les sportsmen venus en France pour les affaires ou les loisirs pratiquent l’aviron, le tennis sur gazon, le tir au pigeon, le patin. Précocement inspiré et séduit par le modèle anglais, le Baron Pierre DE COURBERTIN contribue à l’intégration de l’éducation physique et sportive dans l’enseignement français en 1890. A l’époque où l’Union des Sociétés Françaises d’Athlétisme voit le jour, il émet l’idée de jeux à l’échelle du monde, ouverts à tous, à tous les pays. De cette idée largement soutenue qui hisse les valeurs du sport à l’échelle universelle naissent les Jeux Olympiques modernes. Les premiers ont lieu à Athènes en 1896, les seconds à Paris en 1900.
Certaines pratiques sportives comme le football et le cyclisme peinent à s’imposer face à la prépondérance de l’activité gymnique soutenue par l’Union des Sociétés des Gymnastiques de France (1873) et la Fédération Gymnastique et Sportive des Patronages de France (1898).
Entre les deux guerres, le sport se démocratise fortement à partir des patronages paroissiaux et des groupements laïques qui se structurent parallèlement. Le sport est un enjeu politique pour mobiliser la jeunesse et défendre la patrie sur la base de principes catholiques pour les premiers et vient en soutien de l’application des grandes lois scolaires pour les deuxièmes. Les patros ouvrent de nouvelles sections sportives aux filles comme aux garçons, proposent aux familles du théâtre et du cinéma, organisent des camps de vacances.
Les XX et XXIe siècles
sont marqués par un bouleversement dans la pratique sportive dont les lieux se municipalisent largement à partir des années 70. De collective, la pratique se vit individuellement dans un nouveau rapport au corps et une quête de bien-être personnel. Le sport, vecteur de cohésion sociale, apprend et stimule l’appropriation de vertus comme l’esprit d’équipe, le respect, l’amitié, le dépassement de soi, l’honneur, l’excellence, l’égalité, l’inspiration et le courage.
À Vertou,
le sport n’échappe pas au schéma de sociabilisation ci-dessus décrit. Il s’est construit et développé autour d’associations emblématiques dont les valeurs fédératrices et l’omniprésence du bénévolat en ont assuré la longévité. Parmi elles, La Société des Courses de Vertou pour la plus ancienne, L’Amicale Laïque, La Vaillante, l’Ussa. Sous l’impulsion des associations, la pratique sportive s’est considérablement diversifiée. Sous l’impulsion des maires, elle s’est développée et modernisée par la restauration et la construction d’équipements performants.
Le contenu de la présente exposition n’a pas pour prétention d’écrire l’histoire du sport à Vertou ou de dresser un inventaire exhaustif des associations passées et actuelles. Il tente d’apporter un éclairage sur le fondement de la pratique sportive vertavienne et l’évolution de celle-ci.